Compte-rendu du Stage d'Aïkido animé par Léo Tamaki et Isseï Tamaki et Julien Coup et Tanguy Le Vourc'h du Lundi 26 Mai 2014 au Vendredi 30 Mai 2014 à Paris
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Le dernier jour du stage, se sont déroulés les passages de grades du Shodan au Yondan (1er au 4eme Dan).
Je ne vais pas m’étendre sur la "bonne" ou la "mauvaise" manière d'appréhender le concept de passage de grade le Hors-série Aïkido de Dragon n°3 aborde cela de manière précise et selon une multitude de regards.
J'aime assez ce petit texte de Pascal Krieger sur "l'effet ceinture noire":
Peu après la Seconde Guerre mondiale, en Occident, une ceinture noire, rare à cette époque, était auréolée d'un exotisme mystérieux. L'obtention d'un premier dan, alors, revêtait peut-être un sens plus profond qu'aujourd'hui. L'attitude personnelle du pratiquant avait plus d'importance et une certaine solidarité soudait les détenteurs de dan entre eux créant ainsi une sorte de code d'éthique que beaucoup hésitaient à bafouer.
Il faut tout de même savoir que le système kyû/dan a été créé par Jigorô Kanô, fondateur du jûdô dans le but d'encourager le pratiquant en lui donnant périodiquement un repère de valeur.
Les kyû (classe) sont dégressifs de 10e, 6e dans certaines disciplines, à 1er kyû.
Les dan (degré) sont progressifs de 1er dan à 10e dan. C'est un système moderne utilisé principalement par les shinbudô bien que certains kobudô l'aient adopté parallèlement au système classique de menkyo.
Le système menkyo, utilisé par les kobujutsu et la plupart des kobudô est basé sur trois ou quatre niveaux, dont le niveau suprême est le menkyo kaiden. Plus que des grades, ce sont des licences d'enseignement.
Notons encore que la valeur d'un premier dan n'est pas appréciée dans tous les pays de la même manière. Dans le dictionnaire anglo-japonais Nelson, la traduction de Shodan premier dan donne "lowest grade", le grade le plus bas. Au Japon, par exemple, le 1er dan est considéré comme un débutant à part entière, sur la première marche de l'échelle des dan. Les kyû ne sont qu'une approche de cette échelle.
En Occident, l'obtention d'un 1er dan est encore malheureusement vue comme une finalité.
Passer un grade, présenter l’état de sa pratique devant son enseignant, revêt un intérêt. Mais être juste spectateur du passages des autres ne m'a jamais beaucoup passionné. Jusqu’à ce jour...
Posé confortablement sur le bord du tatami, ce vendredi, je m’installais pour plusieurs heures d'un spectacle à la place duquel j'aurai bien volontiers continué à m'entraîner. Mais comptant des amis parmi les prétendants aux grades, je me réjouissais tout de même de vivre avec eux cette étape dans leur cheminement.
Assis, aussi digne que ma souplesse et la fatigue de la semaine me l'autorisaient, afin de leur faire honneur, j’étais prêt... comme avant un film que l'on vient voir un peu à reculons.
Dès le départ ma curiosité fut piquée par l'engagement et la vie qui transparaissaient des prestations de chacun, au risque d'en oublier, je ne les citerai pas, mais tous donnaient tout ce qu'ils avaient, malgré la fatigue et parfois même les blessures.
Et puis vint le passage d'Iván García :
Aikido en Almussafes - Valencia
Aikido en Almussafes - Valencia - Gimnasio de Artes Marciales y Defensa personal Telf. 644 47 07 08
http://aikidoalmussafes.com/327-2/
Vidéos du passage de grade
Les passages précédents m'avaient plu, bien que je ne m'estime pas capable d'avoir un œil critique pertinent sur le côté technique, mais le cœur était présent et pour une fois j'avais apprécié d'être spectateur de ces instants.
Mais au passage d'Iván pour son 3ème dan, un sentiment étrange me submergea...
L'examen de 1er & 2eme dan se partageait en "techniques imposées" et "parties plus libres", tandis que le passage de 3eme & 4eme dan s'est déroulé de manière libre, il s'agissait de démontrer son niveau à travers un panel de techniques à mains nues et aux armes de la manière qu'il voulait.
Au delà de la virtuosité technique quelque chose de plus me toucha.
Toute proportions gardées le sentiment qui m'envahit me fit repenser à un passage de l'interview que maître Kuroda avait donné à Léo à propos d'une démonstration d'Ellis Amdur.
A la fin du passage de grade d'Iván, j'aurais pu faire miens ces mots:
"Récemment il m'est arrivé une chose très étonnante. En regardant la démonstration j'ai eu les larmes aux yeux. Je me demandais ce qui m'arrivait. [...] Je continuais à y réfléchir une fois rentré à l'hôtel [...] Ce n'est pas un niveau technique qui m'a impressionné [...]. C'était magnifique."
Ce qui m'a le plus marqué dans son passage c'est qu'il a fait la démonstration de la forme mais surtout du fond du Kishinkaï qui sont les deux faces d'une même pièce.
L’Aïkido Kishinkaï (tel que je le comprends) est un élan avec un corpus technique précis et des principes particuliers tels que la modification de l'utilisation du corps, le travail sur l’intention etc, etc. Mais il y a aussi cette impératif d'ouverture, de recherches et remises en question constants, de quête d’autonomie dans l'apprentissage.
Plongeant au plus profond des racines du Budo tout en encourageant à porter son regard sur d'autres pratiques, d'autres horizons.
La diversité des pratiquants ainsi que les personnalités différentes des quatre enseignants lors du stage (Leo Tamaki, Isseï Tamaki, Tanguy Le Vourch, et Julien Coup) illustrent bien cette caractéristique d'individualités avançant dans la même direction.
Iván, à mes yeux a parfaitement incarné cet élan, même si l'on pouvait reconnaître les basiques de l’Aïkido et du Kishinkaï, il a réussi à dépasser la partition, jouant les notes mais selon son interprétation.
Son aïki sonnait juste, c’était beau et cela m'a ému. Sans donner l'impression de réciter une leçon, il exposa sa technique et inocula avec élégance sa personnalité, ses recherches, la trace des experts qu'il avait croisés. Maîtrisant du début à la fin son passage tant dans son déroulement que dans son rythme, le tout en harmonie avec son uke Miguel, pratiquant de grande qualité.
Un article qui peut passer (encore une fois ;-) ) pour un dégoulinant cirage de pompes, mais qui se veut juste l'occasion de célébrer un instant de grâce.
Merci Iván d'avoir incarné ce qui ne pourrait n’être que de jolis mots emballés dans un hakama.Contempler un artiste martial à l’œuvre est une grande source d’inspiration pour notre propre chemin.
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Publié le 9 Juin 2014
Le KISHINTAÏKAÏ, La NAMT, et L'AIKITAÏKAÏ ont eu lieu... de cette semaine intense et passionnante il reste le vécu, les souvenirs, les rencontres, les échanges et le terreau fertile, de cette immersion dans la pratique, à partir duquel il me reste à travailler.
Beaucoup de blogs, ont ou vont revenir sur cette fabuleuse semaine, et j’attends avec impatience le compte rendu technique de Simon (aka Celebanor) dont l’œuvre de mémoire de stage qu'il élabore avec talent par le biais d'Aikiforum est une mine pour prolonger l’étude. Ses articles sont des antisèches bien utiles à mon cerveau en pré-Alzheimer.
Je ne me lancerai donc pas dans une description méticuleuse de la pratique d'un point de vue technique. Je compte plutôt égrainer quelques courtes chroniques, représentatives d'instants vécus, d’expériences...
CHRONIQUE n°1: LA FLUTE ENCHANTÉE:Si j'ai déjà, ici, fait référence à Léo Tamaki, c'est à sa femme Shizuka que ce billet est consacré.
Virtuose de flute traversière, Shizuka Tamaki fut une organisatrice d’exception, d'une immense discrétion tout en étant d'une totale disponibilité, elle incarna en quelques sorte, à mes yeux, le rôle de «parèdre» figure que l'on retrouve dans certaines mythologies. Ce terme en grec signifie: «assis près de», «assis à côté de», il s'agit d'une partie d’un couple de divinités, jouant le rôle de la contrepartie féminine ou masculine d’un dieu ou d’une déesse. On en retrouve des exemples au Tibet, avec Samvara, et sa parèdre Vajravârâhï, en Inde on connaît Vishnou et sa parèdre Lakshmî, en Egypte Sesheta et son parèdre Thoth, ou encore Adonis, parèdre d'Aphrodite-Astarté etc etc
Ainsi, à coté du solaire hakama blanc de Léo, le clair de lune Shizuka fut un rouage essentiel de la "machine" Kishintaïkaï/NAMT/Aïkitaïkaï. Et je tenais à lui rendre cet hommage.
Durant un stage d'une semaine, au rythme de 7h d’entraînements par jour, l'engagement physique nécessite aussi des moments de calme. Des périodes où le corps et l'esprit oscillent entre rumination de l'enseignement et lâché-prise sous forme de siestes récupératrices.
Le dojo alors etait plongé dans une douce quiétude digestive. Le ronronnement des dormeurs se trouvait nappé par la flute enchantée de Shizuka. Le tout sous l’œil bienveillant de O'sensei.
(Le matin avant notre arrivée, en début d’après midi et sans doute en d'autres moments, Shizuka répétait afin de préparer un concert la semaine suivante à Berlin.)
Un pur moment de poésie.
Mon corps fatigué dans cette ambiance hors du temps, puisait alors son énergie de la mélodie de l'instant. A l'instar de Kokopeli ou Krishna et son Bansurî, la musique devenait divine harmonie, Shizuka jouait seule dans son coin et pourtant il semblait que tout un orchestre philharmonique l’accompagnait.
Les notes que produisait l'instrument, formaient, en ce lieu, un pont de plus entre les arts dit martiaux et l'Art...
Pour cela aussi Shizuka merci !
Le samedi soir c'est également la flute traversière de Shizuka qui ouvrit de façon magistrale la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels avec un morceau d'Eugene Bozza donnant l'occasion d'une autre mise en résonance du monde martial avec celui des arts...
L’école Kishinkaï dans l’esprit de ses piliers: Léo Tamaki, Isseï Tamaki, Tanguy Le Vourc'h, Julien Coup (auxquels je consacrerai la prochaine chronique) se veut un élan ample, s’enrichissant de la diversité et de l'ouverture.
Ainsi, qu'une gracieuse flute introduise les multiples démonstrations guerrières, au cœur de l’écrin du théâtre de la Madeleine fut à mes yeux presque naturel et en tout cas d'une grande beauté.
Pour finir je vous propose de relire E.Rostand qui par la bouche de Cyrano (éternelle inspiration) mêlait déjà la poésie de la musique et le monde guerrier:
CYRANO (se croisant les bras):
Ah çà! mais vous ne pensez qu'à manger?. . .
Approche, Bertrandou le fifre, ancien berger;
Du double étui de cuir tire l'un de tes fifres,
Souffle, et joue à ce tas de goinfres et de piffres
Ces vieux airs du pays, au doux rhythme obsesseur,
Dont chaque note est comme une petite soeur,
Dans lesquels restent pris des sons de voix aimées,
Ces airs dont la lenteur est celle des fumées
Que le hameau natal exhale de ses toits,
Ces airs dont la musique a l'air d'être en patois!. . .
(Le vieux s'assied et prépare son fifre):
Que la flûte, aujourd'hui, guerrière qui s'afflige,
Se souvienne un moment, pendant que sur sa tige
Tes doigts semblent danser un menuet d'oiseau,
Qu'avant d'être d'ébène, elle fut de roseau;
Que sa chanson l'étonne, et qu'elle y reconnaisse
L'âme de sa rustique et paisible jeunesse!. . .
(Le vieux commence à jouer des airs languedociens):
Écoutez, les Gascons. . .Ce n'est plus, sous ses doigts,
Le fifre aigu des camps, c'est la flûte des bois!
Ce n'est plus le sifflet du combat, sous ses lèvres,
C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres!. . .
Écoutez. . .C'est le val, la lande, la forêt,
Le petit pâtre brun sous son rouge béret,
C'est la verte douceur des soirs sur la Dordogne,
Écoutez, les Gascons: c'est toute la Gascogne!
(Toutes les têtes se sont inclinées;--tous les yeux rêvent;--et des larmes sont furtivement essuyées, avec un revers de manche, un coin de manteau.)
CARBON (à Cyrano, bas):
Mais tu les fais pleurer!
CYRANO:
De nostalgie!. . .Un mal
Plus noble que la faim!. . .pas physique: moral!
J'aime que leur souffrance ait changé de viscère,
Et que ce soit leur cœur, maintenant, qui se serre!
CARBON:
Tu vas les affaiblir en les attendrissant!
CYRANO (qui a fait signe au tambour d'approcher):
Laisse donc! Les héros qu'ils portent dans leur sang
Sont vite réveillés! Il suffit. . .
(Il fait un geste. Le tambour roule.)
TOUS (se levant et se précipitant sur leurs armes):
Hein?. . .Quoi?. . .Qu'est-ce?
CYRANO (souriant):
Tu vois, il a suffi d'un roulement de caisse!
Adieu, rêves, regrets, vieille province, amour. . .
Ce qui du fifre vient s'en va par le tambour!
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L'occasion d'être à nouveau élève
Cela faisait un bon moment que je n'avais pas eu l'occasion de faire un stage aussi long d'Aïkido. Ce fût un réel plaisir de pouvoir pratiquer en tant qu'élève et j'avoue avoir profiter une partie du stage égoïstement de mes amis Isseï, Tanguy et quelques anciens avec qui je n'ai suffisament la possibilité de m'entrainer. Voir leur évolution, leurs différences permet d'approfondir ma réflexion et ouvre les portes sur de nombreuses remises en questions à l'instar des stages commun que nous organisons.
Travailler sous l'oeil du maître:)
Je n'ai à fortiori pas beaucoup de temps non plus d'aller voir Léo tant au Korindo que lors de ses stages. Pouvoir passer une semaine ensemble à pratiquer et à enseigner sous son regard critique était plus que nécessaire!
De nouvelles rencontres
Je connaissais, du moins de vue, pour les avoir croisé quelques fois la plupart des élèves. Cependant s'entrainer ensemble durant une semaine, partager quelques verres le soir et prendre le temps de discuter permet de faire de belles rencontres et de mieux apprendre à se connaître. En cela le Kishin-Taïkaï est vraiment une réussite car il tisse des liens au delà des frontières qui j'en suis sûr ne cesseront de se renforcer avec le temps.
Merci
Je tenais donc à remercier toutes celles et ceux qui sont venus pour cette première semaine du Kishinkaï Aïkido. J'espère que le travail que nous avons présenté chacun notre tour avec Tanguy et Isseï vous aura plus.
Merci également à toutes celles et ceux qui nous ont aidé pour le cadeau de Léo qui lui a vraiment fait plaisir:)
Je ne pourrais pas terminer cet article sans remercier, à l'instar de Rémy de ronin-des-bois, Shizuka Tamaki pour la supervisation exceptionnelle durant tout le stage et la NAMT mais aussi Thuriane, Marie-Laure, Pauline et Chaymaa qui ont eu la patience de nous attendre et de nous aider tous les jours au bon déroulement des évèvements (notamment des repas!!!).
A Bientôt
Julien
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Le Kishintaikai, organisé pour la première fois cette année, est un stage sur cinq jours qui rassemble tous les dojos suivant l’enseignement du Kishinkai et de Leo Tamaki.J’ai donc pris la route, à la suite du stage en Belgique, mais pour trois jours simplement et cela a suffit à mon bonheur. Diminué physiquement, je n’aurais pas plus faire plus.
Le séminaire s’est déroulé dans les magnifiques installation du CREPS situé dans une des villes vertes proches de Paris et rassemblait des personnes de différentes nationalités, français bien sûr mais également belges, hollandais, espagnols, guyanais et portugais des Açores.
Dès l’arrivée, il y a pas mal de têtes connues, déjà vues lors des stages ou alors connus du net comme les bloggeurs acharnés à qui ont dit bonjour comme si on se connaissait depuis bien longtemps tels la célèbre et truculente Marie Apostoloff, Remi Samouillé de Ronin des Bois, Miguel Silva du dojo de Valencia, Alex Grzeg et Germain Shiatsu. Sans oublier bien sûr Leo, Issei et Julien dont les écrits bien intéressants paraissent régulièrement.
Pratique intense avec Leo et Issei Tamaki, Tanguy Le Vourc’h et Julien Coup qui vont se partager les cours sept heures par jour. Exercices de sensibilité et de perception, travail des armes, techniques abordées de différentes façons suivant les enseignants.
Dire que j’ai beaucoup appris est un euphémisme et, sincèrement, je ne m’attendais pas à un aussi haut niveau de pratique. Que ce soit par les cours donnés que par les élèves qui m’ont vraiment impressionné de par leur disponibilité et leur bienveillance.
Me voilà reparti avec pas mal de bagages que je vais essayer de transmettre à mes élèves.Vivement la seconde édition!Merci pour la super organisation, c’est vrai, tout était réglé parfaitement, et pour l’amitié qui ressort de ces rencontres.
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Le Kishinkaï Aïkido est une jeune école qu’il n’est plus besoin de présenter. Cette année a eu lieu le premier Kishin Taïkaï, grand rassemblement de l’école, à l’initiative de Léo Tamaki.
De nombreux comptes rendus, de qualités, ont été publiés sur la toile. Je ne m’attarderai donc pas sur le contenu technique de la semaine, mais j’aborderai ce qui m’a particulièrement touché lors de ce séminaire.
Ouverture et partage
Alors que le monde martial tant à s’ouvrir avec l’arrivée du Mixed Martial Art, il est assez décevant de voir qu’aujourd’hui des pratiquants motivés par le goût de la découverte et de la recherche, se voient encore refusés l’accès à des stages d’experts.
Depuis tout jeune, j’ai suivi des enseignants qui m’ont poussé à ouvrir les portes de salles de Boxe, Judo, MMA, Jujitsu…. Je n’ai jamais vu Mochizuki Senseï, Hino Senseï, Kono Senseï, Tamaki Senseï refuser un pratiquant quel qu’il soit. Au contraire j’ai souvent été charmé par l’ouverture dont ils faisaient preuve, accueillant chaque participant à bras ouverts.
Bien plus que la pratique en elle-même, je crois qu’aujourd’hui l’âme des Budo, paradoxalement à l’étude martiale, s’inscrit dans le partage, l’échange et les rencontres. Osenseï disait « L’Aïki n’est pas l’art de la bataille avec l’ennemi ; ce n’est pas une technique de destruction de l’adversaire, c’est la voie de l’harmonisation du monde qui fait de l’humanité une seule maison. »
Pourtant de toutes les fédérations auxquelles j’ai été membre, je n’ai jamais vu autant de cloisonnement et de rejet des autres pratiquants qu’en aïkido, et j’espère me tromper au travers de cette pensée.
J’ai souvent entendu parler de famille dans le monde des arts martiaux. La grande famille du judo, du Karaté, du Yoseikan Budo mais personnellement je n’y vois que des chemins de recherche différents. Peu importe l’origine, l’âge, les années de pratique, le style, je pense que c’est dans les différences que l’on apprend. Au final ne serions-nous pas tous de la même famille?
Un même sommet pour de multiples voies d’ascension
L’an dernier j’ai suivi Léo au stage qu’il dispensait à Nantes. Ce fut un weekend que j’avais grandement apprécié, de par la disponibilité et l’esprit d’ouverture de chaque participant. Le samedi soir nous nous étions rendus au restaurant afin de manger avec l’ensemble des stagiaires.
Nous y avions rencontré un professeur de Karaté d’une soixantaine d’année. Je me souviens du dynamisme de ses mouvements lorsque son corps se laissait aller à quelques gestes animés par la passion. La flemme qui étincelait au travers de son discours traduisait un goût inébranlable pour la vie et les arts martiaux.
En le voyant bouger, j’étais loin de me douter que quelques mois auparavant, il avait été victime d’un accident, au cours duquel il avait perdu une grande partie de sa mobilité. Force de courage et de persévérance, il avait réussi à remettre les pieds sur le tatami et enseigner de nouveau.
Durant de la soirée, il nous apprit qu’il avait été un élève de Kase Senseï. D’anecdotes en anecdotes, il vint à nous parler de son maître et de l’enseignement qu’il avait reçu. C’est alors qu’il nous dit que pour Kase Senseï, " il y a un sommet au cœur du Budo. En dessous de celui-ci plusieurs voies s’offrent à nous pour gravir cette montagne. Mais à l’intérieur de ces voies se trouvaient également plusieurs sentiers à explorer pour pouvoir avancer sur la voie. Au final, il y a une grande famille de pratiquant avec des chemins d’études divers, pour atteindre ensemble un même sommet"
J’avais été profondément touché par son discours car il traduisait une ouverture d’esprit et de cœur qu’il est de plus en plus rare de trouver. Et c’est le sentiment que m’a laissé le Kishin Taïkaï.
Kishinkaï Aïkido et Kishin Taïkaï
Cette semaine a été certainement l’une des plus éprouvantes de l’année pour ma part. Alternant entre mes heures de cours au collège, les heures de route pour me rendre sur les lieux du stage, j’ai terminé la semaine sur « les rotules ». Certainement le contre coup d’une année encore une fois bien chargées.
Il est agréable de revoir des visages connus, croisés régulièrement au détour d’un stage, mais encore plus de retrouver des personnes qui ont le sens du partage et ont le goût pour la découverte, la recherche, la remise en question. Presque une centaine de personnes venues de toutes l’Europe, étaient présentes, dont des pratiquants de Karaté, Goshinkaï, Jujitsu.
Léo, Julien, Tanguy, Isseï se sont partagés les cours de la semaine et pour les curieux qui seraient tentés de découvrir le contenu, je vous conseille de lire l’excellent retour de Simon sur Aïki forum.
Alors que la plupart des fédérations prônent un cadre de transmission et écarte les experts qui sortent du moule, j’apprécie beaucoup l’état d’esprit des instructeurs. Que se soit Julien, Tanguy, Isseï ou Léo, on retrouve dans leurs enseignements un fil conducteur commun qui permet de s’adapter d’un cours à l’autre assez rapidement. Pourtant à l’intérieur de cette continuité, chacun alimente la pratique de l’école au travers de ses recherches personnelles, ce qui a rendu la semaine d’autant plus riche en enseignements.
Kishinkaï喜振会, le groupe qui approfondit dans la joie
Au-delà de la qualité des stagiaires et de l’enseignement reçu, ce séminaire est à mon sens au cœur de l’état d’esprit de l’enseignement proposé par Léo Tamaki. Un semaine de pratique où chaque stagiaire a contribué à l’instauration d’une ambiance studieuse, permettant à tous d’approfondir son travail, ses recherches dans le partage et la bonne humeur.
Un souvenir qui me rappelle la description du nom de l’école, faite par Léo sur son blog :
« J’ai choisi le nom de Kishinkaï 喜振会 pour désigner le groupe qui se rassemble derrière la pratique que je propose.
Le premier kanji, 喜, se prononce ki en on’yomi, et yorokobu en kun’yomi. Il signifie être joyeux, se réjouir. 喜 est aussi le second caractère du prénom de Tamura senseï, Nobuyoshi.
Le second kanji, 振, se prononce shin en on’yomi, et furu en kun’yomi. Il signifie agiter, prospérer. Mais shin a aussi le sens d’approfondir, fukameru, et c’est cette signification qui a présidée à son choix. 振 est aussi le premier caractère de l’école de Kuroda senseï, le Shinbukan.
Le dernier kanji, 会, se prononce kaï en on’yomi, et au en kun’yomi. Il signifie réunion, association.
Le Kishinkaï 喜振会 est ainsi le groupe qui approfondit dans la joie, et un hommage à deux de mes enseignants et des plus grands maîtres du Budo. »
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Kishin Taikai – Chatenay-Malabry (92) – 26/05-30/05/2014
Du 26 au 30 mai 2014 était organisée la première version du Kishin Taikai, comprendre un stage de l'école d'aikido Kishinkai.
Les cours étaient animés principalement par Léo Tamaki, mais également par les représentants de l'école les plus avancés : Issei Tamaki, Tanguy Le Vourc'h et Julien Coup.
Les cours du matin (2h30) et du soir (1h30) étaient animés par Léo, tandis que ceux de l'après-midi (2*1h30 ou 3*1h00) l'étaient par Issei, Tanguy ou Julien (exception pour le cours de vendredi après-midi qui a été animé par Léo). La semaine a donc été intensive, mais la difficulté et l'intensité des cours a été très bien gérée pour nous permettre de profiter au mieux de chaque séance. Il reste cependant difficile de tout intégrer tant la quantité d'informations est importante, ce qui n'a rendu que plus intéressant pour moi d'écrire ce compte-rendu.
Pour chaque intervenant, j'ai particulièrement apprécié :
-
les parallèles buki waza – tai jutsu qu'à présenter Léo (pour le reste, j'ai déjà dit
suffisamment le bien que je pensais de sa pratique à maintes occasions) ;
-
le travail de jo proposé par Issei (moi qui n'aime pas le jo, j'ai eu plaisir à travailler avec) ;
-
la clarté des cours de Tanguy, avec des éducatifs vraiment intéressants ;
-
le travail en finesse de Julien, que je n'avais pas perçu lors du shochu geiko et du stage de
rentrée de l'an dernier, probablement compte-tenu des choix de cours qu'il avait alors fait.
Habituellement au stage de Léo, il vient des pratiquants de tout horizon de l'aikido. Si Léo s'attache a toujours expliquer le contexte de son travail, il faut un temps d'adaptation, parfois plus long que la durée du stage, avant de pouvoir l'intégrer. Un des principaux avantages de ce kishin taikai est donc de regrouper des pratiquants connaissant tous, à quelques exceptions près, le travail de l'école. Cela permet d'avoir les meilleures conditions possibles pour suivre le travail qui est proposé. Plus que simplement connaître le travail de Léo, il faut aussi voir qu'un grand nombre de ses élèves étaient présents. Pour ne citer que quelques-uns que vous pouvez retrouver sur la toile : Alex, Marie, Arnaud, Rémi, Ivan et Miguel, et bien d'autres.
Par ailleurs, le niveau des pratiquants était plutôt bon, même pour ceux ayant commencé assez récemment, mais qui ont déjà réussi à intégrer des bases solides du travail de l'école.
Un des intérêts d'un tel stage est également tous les à-côtés, les moments d'échanges en dehors du tatami, notamment lors des repas ou des quelques soirées qui ont eu lieu. L'ambiance était vraiment excellente.
Dans les moments agréables, il me vient tout de suite à l'esprit l'arrivée au dojo le matin alors que Shizuka (Mme Léo) est encore en train de s’entraîner à la flûte. Ceux qui ont eu la chance de participer à la Nuit des Arts Mariaux Traditionnels savent de quoi je parle.
Compte-rendu technique
Au cours de la semaine, je pense que les principes qui ont été le plus souvent mis en avant sont :
-
Ne pas perturber uke : que ce soit dans son attaque, ou au cours du mouvement, au risque que celui-ci modifie son action. Or il est déjà difficile de gérer la première attaque, alors gérer les adaptations supplémentaires d'uke devient quasi impossible.
-
Avoir des déplacements le plus droit possible, afin de ne pas être perçu par uke. Il s'agit notamment de ne pas sortir de la ligne d'attaque et de limiter au maximum les mouvements de rotation.
-
Il n'y a de la place que pour un sur la ligne centrale : le plan qui va de la colonne d'uke à celle de tori est unique et étroit. Il est la clé de la prise d'avantage sur le partenaire et il faut donc attacher toute son attention à l'occuper avant lui.
-
Dissocier les mouvements des bras et du corps : tout doit bouger ensemble, mais pas dans la même direction.
Comme tous les cours du matin, la séance a débuté par une «longue» série d'étirements/assouplissements.
Katate dori – naname kokyu nage : c'est une forme très directe, mais qui doit être réalisée sans brusquer uke. Il faut :
-
garder la dynamique d'uke (garder le mouvement, ne pas se poser dans ses appuis, etc.) ;
-
avancer directement sur uke (en ayant réussi à créer l'espace) ;
-
ne pas se raidir en voulant entrer, ce qui repousserait uke ;
-
dissocier le mouvement du bras avec le mouvement du corps (tout doit bouger ensemble, mais pas dans la même direction) ;
• écouter ce qui se passe dans uke et non pas être centré sur soi ;
Pour travailler la technique, Léo nous a fait un premier éducatif dans lequel tori cherche le mouvement qu'il doit créer che uke en le saisissant façon ai hanmi katate dori.
Léo a également insisté sur l'importance de garder le muscle pectoral relâché. Pour cela, Léo a fait travailler un autre éducatif, dans lequel il faut bouger son bras dans tous les sens, en étant allongé sur le dos, avec un partenaire qui appui sur le muscle.
Katate dori – ikkyo omote : la main saisie laisse passer le mouvement d'uke, tandis que l'autre côté du corps et l'autre main avancent. On retrouve le principe de dissociation des mouvements des bras et du corps. Les deux mains montent ensuite en même temps (image du danseur en tutu) pour se placer.
Katate dori – jiyu waza : il s'agit d'un moment pour travailler ce que l'on souhaite (une technique particulière, une entrée, etc.).
Haishin undo
Lundi
Matin –
Léo –
Travail sur katate dori + délier le corps
Après-midi –
Issei –
Prise de l'équilibre
Issei a démarré le cours par un exercice dans lequel tori est à côté d'uke, le saisissant au poignet et à la base de la nuque (en passant sous le bras). De cette position, tori doit prendre l'équilibre d'uke et descendre pour l'entrainer avec lui. Pour cela, tori doit d'abord réussir à ressentir son propre équilibre (les yeux fermés, vous pouvez remarquer que vous n'êtes jamais totalement immobile). Dans un premier temps, tori allait jusqu'à s’asseoir et dans un second temps il descendait accroupi (pas en seiza).
De cette position accroupie, tori vient saisir uke au col (à deux doigts), et le fais chuter vers l'avant. Ce n'est pas tant la main qui projette, mais le déséquilibre crée par tori avec son corps. Pour uke, il ne faut pas attendre d'être saisie pour bouger, car il faut imaginer que tori amène la main pour couper la gorge.
De la position accroupie initiale, au lieu de créer le déséquilibre vers l'avant, tori crée un déséquilibre vers l'arrière. Pour prendre l'équilibre, il suffit à tori de se retirer (difficile de le décrire, mais c'est pourtant bien avec cette sensation que l'on se sent projeter).
Chudan tsuki – kubishime : tori doit placer sa main pendant le déplacement, avec un mouvement de la main qui doit être le plus court possible (pas de grand mouvement de rotation). Le mouvement du pouce sur la gorge doit être désagréable (pas brutal) pour uke. Il faut imaginer couper la gorge à l'aller (lors de la saisie) et au retour (lorsque l'on utilise la saisie). La technique est travaillée jusqu'à l'immobilisation.
Chudan tsuki – kubishime/kaeshi waza : sur la technique précédente, avant d'être saisi à la gorge, uke (qui devient tori) retourne la technique en passant sous le bras et réalisant tout d'abord sankyo puis un jiyu waza.
Tanguy a démarré le cours par 3 éducatifs :
-
Tori est en seiza les yeux fermés. Uke réalise des coupes au tanto. Sans chercher à partir
avant, tori doit bouger dès l'instant du contact.
-
Uke attaque (lentement, mais en continu) tori qui est en tachi waza. Tori doit « simplement »
éviter les attaques, en allant au même rythme qu'uke, en déplaçant l'ensemble du corps. On
peut voir de quoi il s'agit dans cette vidéo à la 9ème minute.
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Même exercice, mais en prenant à chaque fois un contact avec le bras d'attaque. D'un point
de vue pratique, il est important de prendre contact avec le dos de la main car il est moins dangereux de se faire couper le dos de la main que la face avant qui est très vascularisée.
Sur chudan tsuki, Tanguy nous a proposé de travailler un éducatif préparatif à l'entrée. Il s'agit de « plonger » la main arrière sans avancer la jambe pour venir contrôler la ligne centrale et dévier ainsi l'attaque.
Chudan tsuki – kote gaeshi : pour éviter qu'uke ne puisse suivre le mouvement (et donc poursuivre l'attaque), tori doit entrer le plus directement possible, avec le mouvement de la main comme travaillé dans l'exercice précédent. Tout le corps doit se déplacer ensemble. Il s'agit de faire un déplacement irimi+henka. Il est préférable d'avoir une pression vers le bas, car s'il y a un raté pendant la technique, il est dangereux que le tanto soit haut. Pour amener au sol, il faut revenir avec le tanto vers le ventre et vers le bas.
Après-midi –
Tanguy –
Travail sur chudan tsuki
Chudan tsuki – kote gaeshi (#2) : la technique est réalisée bien plus directement, sur un uke qui ré- arme.
Chudan tsuki – hiji kime osae : lors du placement, il ne faut pas remonter uke, juste son bras. Tori peut amener uke au sol en reculant la jambe intérieure, mais pour le préserver, il peut également faire un changement de hanmi qui est moins contraignant.
Chudan tsuki – uchi kaiten sankyo : pour l'entrée, il s'agit de s'incliner comme si uke avait réussi à porter son coup, avec les mains qui se placent sur le poignet d'uke en le masquant à sa vue. Ensuite, tori plonge la tête au niveau de la hanche d'uke, sans modifier la position de ses mains. La technique est réalisable sur ré-armement.
Le cours a débuté par un éducatif au ken : les deux ken sont en contact, et il s'agit de faire tourner le ken du partenaire à partir du mouvement des poignets. L'exercice a été répété les yeux fermés.
Bokken – shomen uchi – maki otoshi (le sabre qui s'enroule) : 3 formes différentes, que nous avons travaillé d'abord à partir de la position des sabres en contact. Léo nous présente habituellement le travail de maki otoshi en nous montrant les formes puissantes qu'il n'apprécie pas particulièrement, pour insister sur ce qui l'intéresse dans la forme qu'il choisit d'utiliser. Cette fois, Léo a choisi de nous faire travailler également les deux autres formes, plus puissantes.
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Dans la première forme, le sabre s'enroule dans le plan perpendiculaire à la direction uke- tori.
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Dans la deuxième forme, le sabre s'enroule vers la diagonale arrière-droite d'uke
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Dans la troisième forme, le sabre est moins chassé, afin de laisser pile l'espace nécessaire à tori pour venir piquer à la gorge. Le mouvement du corps est linéaire (entrée directe), et est
dissocié du mouvement des bras qui crée l'arrondi.
Tai jutsu – shomen uchi – naname kokyu nage : il s'agit ici de retrouver la même gestion du ma-ai que dans la pratique de maki otoshi, c'est-à-dire avec une première phase d'absorption avant d'entrer sur le partenaire. Sur l'attaque, il y a donc un demi-pas vers l'arrière. Dans le même temps, la main avant monte à l'intérieur pour venir chercher le contact et accompagner la coupe du shomen uchi. Une fois la main en bas (où du moins, une fois qu'il y a la place), le côté arrière avance pour couper sur uke. La main qui va couper doit rester invisible jusqu'au dernier moment afin qu'uke ne puisse pas anticiper la situation.
Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza : avec la même entrée/gestion du ma-ai que travaillée sur naname kokyu nage.
Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza : avec n'importe quelle entrée/gestion du ma-ai.
Soir –
Léo –
Travail de maki otoshi et lien avec le travail en tai jutsu
Mardi
Matin –
Léo –
Travail sur shomen uchi (suwari waza)
La séance a débuté par les exercices sur l'intention (actions sur un partenaire qui a les yeux fermés et doit sentir le mouvement avant d'être touché ou au plus tard au moment du contact) en suwari waza puis en tachi waza.
Suwari waza – men uchi (contact) – ikkyo : il s'agit plutôt d'un exercice type ikkyo que de la réalisation de la technique ikkyo. L'idée est de réussir à prendre le partenaire à partir de la position de contact initiale sans le repousser. Le corps doit avancer et avoir donc un mouvement qui est délié de celui des bras.
Suwari waza – shomen uchi : comme régulièrement, Léo reprend les bases en nous faisant travailler l'attaque. En effet, sans attaque bien réalisée, le travail de tori reste très limité. Le déplacement pour attaquer ne doit pas être un déplacement en shikko. Il faut partir de la position seiza et attaquer sans faire pivoter les hanches. À l'origine, le travail en suwari waza était représentatif d'une situation de la vie quotidienne, dans laquelle une attaque surprise pouvait arriver. Il n'est donc pas question de commencer avec une position de « garde », car si tori a eu le temps de prendre cette position, il aurait probablement eu le temps de se mettre debout. Les déplacements en shikko sont la conséquence de l’enchaînement des attaques (où tori reste dans la position de projection ou d'immobilisation entre la fin de la technique et la prochaine attaque). À la fin de l'attaque, la jambe avant est à 90° et la jambe arrière s'est rapprochée (pas de pied qui traine).
Suwari waza – shomen uchi – ikkyo : sur l'attaque, il faut entrer droit, sans sortir de la ligne d'attaque. C'est la jambe du côté de la main qui est au coude qui est levée. Il n'y a de la place que pour une personne sur l'axe (et pour la jambe), tori doit donc arriver avant uke. Comme il faut partir du principe qu'uke est plus grand, plus fort et plus rapide, il est nécessaire de travailler sur l'intention, et de ne pas partir après le début du mouvement. Il s'agit d'une forme très incisive d'entrée, mais la prise de contact doit rester douce. Pendant que le corps va vers l'avant, la main « du haut » absorbe (mais sans vraiment aller vers l'arrière pour autant). Pour amener au sol, il ne faut pas pousser uke vers l'arrière, qui pourrait alors se rééquilibre avec l'autre main.
Tachi waza – shomen uchi – ikkyo : en gardant la même idée que le travail en suwari waza.
Tachi waza – shomen uchi – nikyo : il faut descendre uke jusqu'au sol (pour placer la saisie nikyo) dans un mouvement parfaitement vertical. S'il y a une autre direction, uke sentira le mouvement. L'immobilisation doit servir à étirer et renforcer uke, en douceur.
Tachi waza – shomen uchi – jiyu waza
Morote dori (katate ryote dori) – ikkyo omote/ura : il ne faut pas chercher à ne pas changer la saisie et utiliser le poids du bras pour ne pas mettre de force. L'entrée se fait en avançant sur uke.
Morote dori – irimi nage omote : il faut d'abord faire tomber le bras avant de créer le mouvement de rotation. La technique a été retravaillée avec tori qui tient un tanto dans la main saisie (si le tanto était dans l'autre main, ce serait un peu idiot quand même =p ) afin qu'il pense à monter la main pour couper.
Morote dori – irimi nage ura : RAS
Après-midi –
Julien –
Travail sur morote dori
Morote dori – irimi nage ura/kaeshi waza : si uke sent qu'il peut lâcher la saisie ou contrer la technique, qu'il le fasse. Si le mouvement est bien réalisé, même si uke lâche le bras, tori est placé et contrôle l'axe d'uke.
Morote dori – jiyu waza/kaeshi waza : tori réalise n'importe quelle technique sur la saisie, et uke réalise un contre s'il le peut (sans forcer, sans accélérer).
Étant malade, je n'ai pas pu assister à tout le cours d'Issei (et croyez bien que je le regrette !). Voici le début que j'ai pu voir.
Dans un premier temps, Issei a fait travailler des suburis (tsuki) de jo, pour lesquels il demandait de finir avec les mains jointes devant soi. Issei a demandé de travailler (très) bas, ce qui oblige à s'alléger au maximum afin de ne pas se cramer les cuisses ou d'endommager les articulations des genoux et des chevilles.
Les mêmes frappes ont ensuite été travaillées en les enchainant en se déplaçant, seul, puis avec un partenaire qui devait bouger devant l'attaque. Si j'ai bien entendu, l'idée était d'avoir une pression constante sur le partenaire, ce qui devrait alors avoir comme conséquence qu'il ait un déplacement continu.
Les frappes ont ensuite été travaillées avec le partenaire qui tient légèrement le bout du jo.
Il semblerait qu'ensuite un kata de jo ait été travaillé, mais je ne l'ai pas vu. Si quelqu'un veut compléter, ça sera avec plaisir que je l'ajouterai.
La séance a débuté par les éducatifs destinés à développer la capacité à saisir l'intention. Ils ont été réalisés en suwari waza puis en tachi waza, et ensuite avec des coupes/tsuki faits avec un ken. J'ai personnellement trouvé cela beaucoup plus compliqué avec le ken.
Bokken – shomen uchi (garde seigan pour uke, gedan pour tori) – nodo tsuki (le sabre qui pique à la gorge) : il faut avoir l'idée de transpercer uke. Le bras gauche doit bien être au-dessus de la tête, afin que la tsuka protège un minimum s'il y a une erreur dans la réalisation du mouvement. Il faut bien descendre, mais sans s’alourdir, afin de rester mobile après le coup. L'ensemble du corps doit être dans un même plan, prêt à attaquer de l'autre côté.
Tai jutsu – shomen uchi – naname kokyu nage (intérieur) : la main avant monte au contact pour protéger au cas où et pour attirer l'attention d'uke afin de faciliter l'entrée sous le bras. Tori et uke sont deux, pour une seule place sur l'axe. Il faut donc s'imposer, être incisif. Dans la vie réelle, on peut s'écarter pour laisser le chemin aux personnes qui sont sur notre route, surtout s'ils sont plus grands et plus forts. Pas dans le travail du sabre. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. Léo nous a alors montré que dès qu'il croise quelqu'un de plus imposant que lui, il lui rentre dedans l'épaule la première =)
Tai jutsu – shomen uchi – kokyu nage : sur la même entrée, il s'agit d'écarter le bras d'attaque d'uke pour se retrouver en position de frappe (application). Malgré la formulation maladroite, il est évident que ce qui intéresse tori, c'est l'axe d'uke, et non pas son bras. Tori décide ensuite de l'amener à la chute (préservation). Souvent, si uke ne sait pas ce qui l'attend, il ne fera pas de belle chute sur ce genre de techniques.
Après-midi –
Issei –
Travail de jo
Soir –
Léo –
Travail de nodo tsuki et lien avec le travail en tai jutsu
Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza : sur cette entrée.Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza : sur n'importe quelle entrée.
Yokomen uchi : travail de l'attaque. Il faut bien synchroniser les mouvements du corps, des bras et des jambes. L'attaque se fait en avançant sur une ligne droite. Il faut se fermer au maximum, même s'il ne faut pas se faire d'illusion, l'attaque représente l'ouverture qu'attend le partenaire.
Yokomen uchi – travail de l'entrée : il faut avancer vers uke (comme pour lui saisir la gorge, même si Léo ne nous l'a pas refait travailler cette fois) puis sortir de la ligne. À tout moment, l'intention, le poids doit être orienté vers le partenaire. Ce n'est pas le bras, mais l'axe d'uke qui intéresse tori.
Éducatif de déplacement : pour faire travailler le déplacement du corps qui doit se faire entièrement synchronisé et sans à-coups, tori effectue le déplacement avec uke qui lui pose la main sur le front. Il peut alors ressentir les changements de répartition du poids, les décalages (buste/jambe/tête), les prises d'appuis, etc.
Yokomen uchi – ikkyo omote/ura : sur la même entrée, une fois que tori est placé, il y a un échange de main. Celle qui était au visage va vers le poignet, celle qui était au poignet, va occuper le visage. Il ne faut jamais perdre de vue que la réalisation d'une technique n'est qu'un « concours de circonstances » (cette expression n'est pas de Léo), c'est-à-dire qu'une technique n'est réalisée que parce que la situation s'y prête. Cependant, pour l'étude, uke doit faire de son mieux pour que les conditions nécessaires à la réalisation de la technique soient présentes, sans pour autant corriger les erreurs du tori.
Si l'on prend l'exemple sur ikkyo, la technique n'est possible que si uke ramène le bras pour se protéger. S'il ne le fait pas, tori est quand même sur l'axe et il n'y a donc pas de problèmes (tori a un avantage certain sur uke), mais il ne peut pas travailler la technique. Cependant, si tori a trop écarté/poussé le bras d'uke, ce dernier ne doit pas le ramener à tout prix alors qu'une autre action est peut-être plus naturelle.
Yokomen uchi – jiyu waza : sur la même entrée.
Tanguy nous a fait démarrer la séance par un éducatif dans lequel les deux partenaires sont en ai hanmi, paume contre paume. Uke doit déplacer la main (il est possible d'ajouter des déplacements complets) et tori doit suivre les mouvements de la main, sans perdre le contact. Afin de ne pas avoir de retard, tori ne doit pas penser consciemment à suivre les mouvements, mais seulement se concentrer sur ce qu'il se passe.
Ensuite, Tanguy nous a fait travailler la saisie ai hanmi katate dori, pour laquelle il faut coordonner le déplacement des bras et des jambes et se déplacer en restant vigilent à son intégrité.
Ai hanmi katate dori – shiho nage omote : tori ne doit pas chercher à forcer la rotation d'uke pour passer, mais plutôt avoir l'idée de la « suggérer » . Si de l'extérieur, la technique donne l'impression d'aller sur le côté, le déplacement de tori est en réalité en 2 temps : d'abord vers uke, puis ensuite le déplacement vers le côté. Le pivot se fait dans un seul plan, en montant la main avec le tranchant vers le haut (image de la coupe).
Mercredi
Matin –
Léo –
Travail sur yokomen uchi
Après-midi –
Tanguy –
Travail sur ai hanmi katate dori
Tanguy nous a également fait travailler la technique paume contre paume.
Pour amener au sol, Tori peut finir debout, en seiza ou « assis » (en position de iaido), ça n'a pas de conséquence sur la bonne réalisation de la technique.
Ai hanmi katate dori – étranglement (avec immobilisation) : il ne s'agit pas de l'étranglement façon kubishime, mais en passant la main par devant la tête. Pour faire pivoter uke, il ne faut pas avoir un mouvement horizontal sur sa tête, ni vers le haut, car dans ces deux directions uke pourraient résister. Le mouvement doit être en diagonal vers le haut. Le contact doit être doux pour qu'uke reste détendu et que le mouvement passe plus facilement.
Au moment de l'étranglement, le coude d'uke doit être tourné vers l'extérieur, afin de bien le mettre en extension. Il faut ensuite descendre au sol, avec les hanches d'uke tournées vers l'extérieur et se positionner de façon à se protéger d'une éventuelle frappe (corps parallèle à uke, légèrement assis près de la tête d'uke).
Ai hanmi katate dori – jiyu waza : uke doit être vigilent au moment de la saisie.
Pour ce cours, Julien a souhaité nous faire travailler sur le plexus pour utiliser le corps dans son ensemble.
Katate dori – kokyu nage : il faut synchroniser le mouvement du bras avec le déplacement du plexus. Le bras reste tendu. Pour faciliter le mouvement, il est demandé à uke d'agir « comme un bout de bois ». La technique a ensuite été travaillée dans son application, en pliant le bras.
Chudan tsuki – kokyu nage : la main monte en prenant et gardant le contact avec le bras d'attaque.
Katate dori – naname kokyu nage : dans un premier temps en liant tout avec le plexus (bras tendu), puis en déliant le mouvement du bras et du corps (mais en gardant l'idée d'utiliser le plexus).Katate dori – kote gaeshi : encore une fois, dans un premier temps, se concentrer sur l'utilisation du plexus pour générer le mouvement, puis la forme plus déliée ensuite.
Yokoemn uchi + shomen uchi + tsuki – jiyu waza
Pour changer les habitudes, Léo a décidé de nous faire travailler le ken.
La séance a donc débuté par quelques suburis.
Bokken – shomen uchi (garde seigan pour uke, gedan pour tori) – uke nagashi (le sabre qui reçoit et laisse passer) : il faut entrer sur l'axe, sans penser à sortir de la ligne d'attaque. Ensuite, selon la réaction d'uke (s'il est sensible et qu'il sent que son axe est pris, il bougera), tori prendra ou non un léger angle.
Après-midi –
Julien –
Travail sur le lien entre le corps et le plexus
Jeudi
Matin –
Léo –
Travail d'uke nagashi et lien avec le travail en tai jutsu
Si tori est en retard, c'est-à-dire si sa coupe arrive après celle d'uke, ce dernier ne doit pas attendre et
réagir (recouper vers le haut par exemple).
À la période du bakumatsu (passage à l'ère moderne au Japon), les sabres étaient souvent utilisés dans des ruelles ou des auberges, où l'espace est limité. Similairement, sur les champs de bataille, les combattants n'étaient pas seuls, il n'y a donc pas la place de faire de grands mouvements. Dans le mouvement d'uke nagashi, le kissaki ne doit donc pas monter trop haut.
Il est important d'être capable de travailler dans la pression, une sorte de mise en situation dans laquelle il faut sentir que le danger est réel (ce qui doit être désagréable), mais il faut également pouvoir redescendre au calme très rapidement.
Tai jutsu – shomen uchi – irimi nage : il s'agit d'avoir ici la même notion d'irimi que dans le travail au sabre. Dans un premier temps, l'entrée a été travaillée. Le déséquilibre d'uke doit être créé dès que les mains sont posées (une à la base de la nuque, l'autre au coude).
Tai jutsu – shomen uchi – kiri otoshi : dans un premier temps, la technique a été travaillée en partant directement de derrière uke. Là-encore, le déséquilibre doit être créé dès que les mains se posent. Il n'est pas question de poser les mains sur uke, de « s'installer » et ensuite de commencer à travailler. Sur l'attaque shomen uchi, il n'y a aucune possibilité de poser les mains sur uke sans agir directement.
Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza
Ça ne va pas être simple ni très clair (la retranscription, pas les explications d'Issei), mais je vais tenter de vous décrire les exercices que nous a fait travailler Issei.
Le cours a débuté par le travail des frappes tsuki, comme celles travaillées mardi.
Exercice 1:
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Sans se déplacer, ni chercher à toucher le partenaire, tori attaque tsuki
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Uke chasse en absorbant légèrement vers l'extérieur puis attaque tsuki à son tour
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Tori en fait autant, et ainsi de suite.
Dans un premier temps, l'absorption se fait sur la droite, puis sur la gauche.
Ensuite Issei nous propose de faire 10 fois à droite et d’enchaîner avec 10 fois à gauche. Puis de faire 10 fois à droite, 10 à gauche, 8 à droite, 8 à gauche, 6, 6, 4, 4, 2, 2 et enfin 1 fois à droite et 1 fois à gauche. L'objectif n'est pas de chercher à aller plus vite que son partenaire ou le piéger, mais de travailler le mouvement dans un rythme que les deux peuvent suivre.
Il nous a ensuite été demandé de limiter le mouvement pour chasser le jo à son minimum, c'est-à- dire de se placer exactement sur l'axe. Si tori chasse trop, uke doit le faire savoir en récupérant l'axe (en contournant le jo).
Issei nous a ensuite demandé de changer de côté à n'importe quel instant, afin de chercher à créer une ouverture chez le partenaire.
Après-midi –
Issei –
Travail de jo
Exercice 2 :
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Uke attaque tsuki
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Tori chasse en absorbant comme dans l'exercice précédent
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Tori attaque tsuki
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Uke se protège et frappe, comme dans les mouvements 2 et 3 du kata des 13 (14).
L'exercice a d'abord été travaillé en s'adaptant au rythme du partenaire, puis en essayant de créer l'ouverture.
Tanguy nous a proposé un cours sur ushiro ryote dori. Il y a plusieurs façon de travailler en ushiro waza, que ce soit les différentes façon de saisir (épaules, poignets, coudes...) ou la difficulté donnée à uke. Par exemple, sur ushiro ryote dori, les mains peuvent être laissées en bas sur le côté (cas le plus simple) ou montées très haut dans le dos de tori. Par ailleurs, le travail en ushiro waza peut être vu comme un éducatif, puisque si uke a eu le temps de saisir, il aurait eu le temps de trancher le gorge. Dans l'idéal, le travail en ushiro devrait commencer alors qu'uke, qui arrive dans le dos, n'a pas eu le temps de saisir (travail de l'intention).
Le cours a débuté par un éducatif dans lequel uke pousse tori au niveau de l'épaule. Tori doit avancer, d'un bloc, l'épaule, la hanche et la jambe, en ligne droite et se retourner en ouvrant l'autre hanche et couper au niveau de la tête. Si le mouvement est trop circulaire, uke le percevra.
Ushiro ryote dori – travail de l'entrée : Il faut reculer le pied, la hanche et l'épaule en ligne droite pour se placer et ramener les mains à ses côtés. Dans un premier temps, la saisie se faisait avec les mains derrière le bassin (donc en bas). Dans un second temps, la saisie amenait les mains juste sous les omoplates. Dans ce cas-là, il faut alors avoir l'idée de se faire traverser par sa propre main qui va avancer.
Ushiro ryote dori – kiri otoshi : il s'agit plutôt d'une sorte de kiri otoshi où tori projette en étant saisi par les mains. Il faut monter la monter la main le long de l'axe, afin qu'uke ne sente pas le mouvement et ne change pas son action. Le mouvement doit se faire sans mettre de force, comme pour se gratter le nez. Il faut avoir l'idée de légèrement tomber vers l'arrière. Dès le début du mouvement, il faut commencer à pivoter, de façon à se retrouver à côté d'uke (ne pas être en face de sa tête) pour passer dans son dos.
La technique est ensuite réalisée en laissant la possibilité à uke de lâcher s'il pense que cela est judicieux. Si la technique est bien réalisée, tori devra pouvoir contrôler l'axe d'uke, dans son dos.
Julien nous a fait travailler un exercice au bokken dont les mouvements sont les suivant :
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Tori monte le ken comme pour réaliser uke nagashi, en avançant la jambe avant
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Tori pivote en laissant tomber le ken comme pour réaliser une coupe horizontale. Il faut
sentir le poids du ken, et ne pas forcer ni ralentir son mouvement.
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Tori fait henka et coupe à hauteur du vendre en avançant. La coupe se fait avec le corps et
non pas avec les bras. L'exercice a été travaillé ensuite sur shomen uchi.
Après-midi –
Tanguy –
Travail de ushiro waza
Après-midi –
Julien –
Travail de ken + lien avec le travail en tai jutsu
Tai jutsu – shomen uchi – irimi nage: en retrouvant le déplacement travaillé au bokken précédemment.
Tai jutsu – shomen uchi – jiyu wazaTai jutsu – shomen uchi + yokomen uchi + tsuki – jiyu waza
Pour ce cours, Léo a mis l'accent sur l'importance de s'adapter dans l'instant au niveau du partenaire. Bokken – shomen uchi – maki otoshi : n'importe laquelle des 3 formesTai jutsu – shomen uchi – jiyu waza : avec la même entrée que maki otoshi
Bokken – shomen uchi – nodo tsuki : il faut avoir l'idée de transpercer. Léo a insisté sur le fait que les formes ne doivent pas être modifiée, sauf pour préserver son partenaire s'il n'a pas le niveau pour recevoir les techniques. Les blessures sont rares, car le travaille au kishinkai se fait tranquillement, mais elles sont un risque qui existe avec la pratique et qu'il ne faut pas nier. Dans le travail de nodo tsuki, tori ne doit donc pas ramener les mains vers lui après avoir piqué. C'est à uke de faire en sorte d'être capable d'arrêter son geste.
Tai jutsu – shomen uchi – naname kokyu nage : en passant sous le bras.
Bokken – shomen uchi – yokomen barai : à l'instant où uke démarre l'attaque, tori pique au niveau du flanc en avançant la jambe avant, puis fait un pas latéral (avec la jambe arrière) en coupant avant que l'attaque d'uke ne finisse.
Tai jutsu – shomen uchi – ikkyo/jiyu waza : toute technique (notamment ikkyo) qui utilise la même stratégie de déplacement que le travail précédent au sabre.
Bokken – shomen uchi – kiri nagashi Tai jutsu – shomen uchi – jiyu waza
Kata dori men uchi : travail de l'attaque. Il faut :
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Arriver avec un léger angle
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Bien frapper sur l'axe
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Légèrement perturber uke avec la main qui saisit
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Frapper après avoir saisi
Kata dori men uchi – travail de l'entrée : l'entrée consiste à couper (avec le bras de l'épaule saisie) sur l'axe. C'est l'axe d'uke qui intéresse tori, pas son bras, car il ne sait pas quelle attaque va suivre. Ce travail permet de développer la sensibilité du ressenti de la prise d'axe. Il ne s'agit pas d'un concours de force entre uke et tori pour s'imposer sur l'axe, car à la moindre tension, le partenaire s'adapte (on retrouve ici la même idée que le travail au jo réalisé avec Issei).
Soir –
Léo –
Travail des 4 kihons de ken et lien avec le travail en tai jutsu
Vendredi
Matin –
Léo –
Travail sur kata dori men uchi
Kata dori men uchi – ikkyo ura : entrer en déliant les bras et le mouvement du corps. Pendant la rotation pour emmener uke au sol, tori doit toujours être orienté sur lui.
Kata dori men uchi – ikkyo omote : il faut entrer droit sur uke. Il doit penser que le contact avec le bras va être dur (pour focaliser son attention), mais ce ne doit pas être le cas. Pendant l'instant du contact, le corps est entré et a pris l'axe. Selon la sensibilité d'uke, soit il inclinera le buste, soit il se retrouvera à portée d'atemi (coup de tête).
Kata dori men uchi – entrée type soto kaiten : pour entrer à l'intérieur d'uke, celui-ci doit penser jusqu'au dernier moment que son attaque va réussir.
Kata dori men uchi – jiyu waza : sur l'entrée travaillée juste avant.
Au cours de la séance, Léo nous a fait travailler différentes façons d'attaquer gyaku hanmi katate dori, et des techniques pour y répondre en insistant sur l'adaptation de la technique au mouvement d'uke (ne pas le perturber).
Gyaku hanmi katate dori #1 : presser le centre d'uke vers le bas, pour l'amener au solGyaku hanmi katate dori #1 – ikkyo : il faut laisser la main et la moitié arrière du corps aller vers le
bas, tandis que l'autre moitié rentre sur uke.
Gyaku hanmi katate dori #2 : il faut avancer dans le dos d'uke avec l'autre bras qui vient contrôler l'axe, puis amener au sol. Pour amener le bras vers l'arrière, il y a une direction qui est moins ressentie par tori/uke (il y avait cette idée dans tenchi nage sur ryote dori travaillé à Grenoble).
Gyaku hanmi katate dori #1 – ikkyo : comme précédemment, il faut laisser l'attaque passer en entrant sur le partenaire.
Gyaku hanmi katate dori #3 : saisir le poignet et passer devant uke, comme pour réaliser un ude kime nage, mais avec seulement la main qui saisit.
Gyaku hanmi katate dori #3 – jiyu waza : en suivant le mouvement donner par uke.Gyaku hanmi katate dori – jiyu waza : sur une des trois formes de gyaku hanmi katate dori, ou toute
autre forme
Gyaku hanmi katate dori – jiyu waza/kaeshi waza : idem, mais uke peut réaliser un kaeshi waza (sans forcer, bloquer ou accélerer).
Ce premier kishin taikai s'est terminé par les passages de grades (5 shodan, 2 nidan, 1 sandan et 1 yondan). Il s'agit de grades d'aikido kishinkai, délivrée par une association japonaise. Avant les prestations des candidats, les diplômes de ceux ayant obtenu un grade l'année précédente ont été remis.
Ce n'est pas à moi de parler longuement des passages de grades organisés par Léo, alors je dirais simplement que je trouve intelligent la façon dont ils sont faits. En effet, ils permettent de mettre en
Après-midi –
Léo –
Travail de la saisie gyaju hanmi katate dori
Après-midi –
Passages de grades
avant l'intégration de caractéristiques essentielles (ou du moins qui le sont dans la transmission de l'aikido dans la vision du kishinkai), et non pas uniquement de techniques. Ils permettent à la fois de tester le candidat et de le laisser s'exprimer, ce qu'on ne trouve malheureusement pas dans les passages de grade UFA.
Les candidats au shodan et nidan ont montré un très bon travail (notamment en jiyu waza). Il faut souligner la très belle prestation d'Ivan pour le sandan, notamment aux armes. Le passage de Julien pour le yondan était à la fois très propre et très sobre, avec une pointe d'humour, et pourtant la tension qu'il posait sur son partenaire était presque palpable (bien que lui semblait parfaitement détendu).
La cerise sur le gâteau pour clôturer ce stage a été la possibilité que j'ai eu de servir de partenaire à certains des candidats et donc de vivre l'expérience de l'intérieur (grand merci Léo !).
Félicitations à tous les promus !
Et pour finir la semaine, il y avait l'aiki taikai et la 8ème édition de la NAMT !! Mais ceci est une autre histoire...